Comprendre l’alternance chez les fruitiers
La plupart des arbres fruitiers sont soumis au phénomène d’alternance. Ils donnent une récolte une année sur deux. Ce phénomène est plus courant chez les fruitiers à pépins comme les pommiers. Toutefois, il concerne également les agrumes, les avocatiers et les pruniers. D’autres fruits sont moins sujets ou même épargnés de ce phénomène. Certaines techniques peuvent être également utilisées pour l’éviter.
Les causes de l’alternance
L’alternance n’est pas due aux conditions climatiques. Elle est favorisée par la formation des bourgeons floraux l’année précédant la récolte. En effet, plus les fleurs sont abondantes le printemps, plus la récolte est importante l’année prochaine. Les ébauches de boutons floraux se forment en été et donnent des fleurs en printemps. Ces dernières se transforment en fruits l’été prochain. Ainsi, chaque été, des ébauches se forment en concurrence des jeunes fruits déjà sur l’arbre. Le partage nutritif entre ces ébauches (futures fleurs) et ces fruits n’est pas équitable. Les fruits ont plus de capacité à attirer la sève. Ainsi, les ébauches sont moins nourries et sont restreintes en matière de nombre. Il y aura donc moins d’ébauches cet été, moins de fleurs ce printemps et moins de fruits l’été suivant. Quand il y a moins de fruits, les prochaines ébauches peuvent bien se nourrir et se développent en grande quantité. Il y aura ainsi plus d’ébauches cet été, plus de fleurs le printemps prochain et plus de fruits l’été suivant et ainsi de suite. En outre, il y a les hormones gibbérellines produites par les graines des fruits, notamment les pépins de pommiers et de poiriers. Ces hormones altèrent la formation des bourgeons floraux. Elles ont une fonction inhibitrice.
Comment éviter l’alternance ?
Il existe des solutions pour limiter l’alternance, c’est-à-dire pour éviter les saisons de faible récolte. Il y a d’abord l’éclaircissage qui consiste à régulariser la production de l’arbre d’année en année en enlevant quelques fruits chaque saison de floraison. Ainsi, il y a un partage équitable de sève entre les bourgeons et les fruits. Ensuite, vous pouvez simplement opter pour des arbres fruitiers moins sujets à l’alternance. Certains arbres sont également moins sujets à ce phénomène puisque les gibbérellines de leurs fruits ont plutôt une fonction activatrice plutôt qu’inhibitrice sur les bourgeons.